Le 19 juin 2022 ,se déroulait la 13eme Ronde Armoricaine organisé par l’ARSA et j’ai voulu y participer.
Passionné depuis toujours de sport automobile, j’ai trempé dans le rallye depuis que j’étais gamin. Mon père était commissaire de course et mes frères ont tous couru en rallye. De mon côté, étant le plus jeune des frères j’ai eu l’occasion de faire copilote avec un de mes frères, surtout pendant les reconnaissances. Lorsque l’occasion s’est présentée pour participer à La Ronde Armoricaine, qui est un rallye de navigation, je me suis dit OK il faut que j’essaye. En vérité je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre…
Le principe est simple : ici nous ne sommes pas sur un circuit, mais sur des routes ouvertes à la circulation. Le rallye se déroule sur une journée, avec une boucle le matin d’environ 70 km et une autre boucle l’après-midi avec autant de kilomètres qui est différente. Le parcours reste secret jusqu’au départ, quelques minutes avant le départ on nous distribue un Roadbook entièrement fléché métrés au choix en kilomètres ou en miles pour les voitures anglaises. Sur ce Roadbook les indications sont accompagnées de kilométrage total et partiel. Tout au long du parcours il y a des contrôles de passage ou des panneaux avec des indications qu’il faut reporter sur une feuille, un peu comme sur une course d’orientation. Sur ce genre de rallye il n’y a pas de notion de temps, mais le kilométrage au départ et à l’arrivée sera relevé afin de voir ceux qui ont « jardinés ». Pour chaque panneau raté ses 10 points de pénalité et pour chaque contrôle de passage raté c’est 50 points de pénalité. Forcément il y a des ambiguïtés aussi, nous avait indiqué Michel, lors du briefing de départ…
Ici on ne parle pas de chrono mais de navigation au roadbook.
Pour ce rallye il me fallait un copilote et c’est Sébastien qui s’y colle ! Lui aussi passionné d’automobile et commissaires de course à l’occasion, mais débutant dans la navigation.
Nous voilà les deux débutants à bord d’une Caterham au départ de la 13eme Ronde Armoricaine.
Le déroulement :
Pas de chance avec la météo, après un mois de sécheresse la pluie s’est mise à tomber et pas qu’un peu, c’était limite la tempête. Moi qui n’aime pas rouler avec la capote sur ma Seven en plus de ça il fallait être deux en dessous !
Mais en voyant le pauvre Matt avec son spider “fisher fury”, nous on a une capote, alors que lui baigne dans un vrai jacuzzi!
Après tout c’est tout le monde pareil et je pense qu’on va passer une belle journée à essuyer le pare-brise de l’intérieur ,mais surtout dans la bonne humeur.
Nous avons joué le jeu jusqu’au bout et pour cela nous n’avons pas utilisé de GPS et mon compteur étant très aléatoire (tout comme la jauge à carburant), nous avons utilisé une application “tripmaster” histoire d’avoir un vrai kilométrage et surtout d’avoir les distances partielles.
Nous voilà partis sur la première boucle
Et Sébastien se débrouille plutôt pas mal.
Au bout de quelques kilomètres nous arrivons sur la voiture qui était partie devant nous, qui elle aussi avait rattrapé la voiture de devant et Les chemins Breton étant très étroit nous sommes restés derrière ,et à faible vitesse la buée était encore plus tenace dans la voiture et c’est à ce moment que le travail de copilote se complique lorsqu’il faut éponger le pare-brise avec une micro-fibre pour avoir un peu de visibilité ,suivre le roadbook ,et bien noter les panneaux qui jalonnent le parcours sur une feuille qui sera vérifiée en fin de boucle pour les pénalités.
« Au début Sébastien qui est sérieux et studieux me surprend, limite si on trouve que c’est trop facile. Patience, car au bout de quelques kilomètres on se retrouve au milieu du village de La Roche Maurice :
Sébastien : “ Prends à droite en face du bar “
Moi : “ Lequel? Il y en a 3…” (rire)
C’est à ce moment-là que nous avons fait quelque chose qui ne faut jamais faire dans cet exercice : suivre un autre concurrent (qui doit connaître le coin), l’autre concurrent qui était derrière moi a dû penser la même chose de moi et c’est comme cela que nous nous sommes retrouvés à cinq voitures dans une impasse en pente avec de la buée partout à essayer de faire demi tour…
Tant bien que mal, nous arrivons à rebrousser chemin et nous recalons notre road book.
Dans le milieu on appelle cela “jardiner”. La boucle continue et parfois nous croisons des concurrents à contresens et nous nous posons la question: “c’est nous ou c’est eux?”
Puis très vite nous découvrons des routes incroyables avec des vues magnifiques, le tracé de la course de côte de Loc-Eguiner, le plateau autour de Locmélar…
La première boucle se termine à la mi-journée,
et le repas copieux prévu par l’organisateur est alimenté de nombreuses anecdotes vécu dans la matinée, les jardinages en tout genre, Matt et sa fille Millie trempés comme des soupières dans leur spider, une panne d’essuie-glace sur la Coccinelle qui était juste derrière nous . C’est vraiment un grand moment de partage, de passion et de convivialité entre concurrents, organisateurs et les nombreux bénévoles qui ont donné de leur temps.
La seconde boucle:
Avant que la boucle de l’après-midi commence je décide d’éponger un peu le plancher de la Caterham et là…
Un gros voyant rouge s’allume: plus de pression d’huile, plus de compte tours et je me pose la question:
” Est-ce un problème lié à l’humidité ou est-ce que je suis en train de me faire un moteur? ». Bizarre le moteur tourne super bien pourtant. En discutant avec Denis et Nicolas je démarre le moteur et ouvre le bouchon d’huile et en effet l’huile arrive jusqu’en haut donc c’est sûrement un problème de faisceau. N’empêche que ce voyant rouge allumé c’est bien stressant quand même.
On sort du parc et nous voilà partis pour la seconde boucle et dès la première intersection je vais tout droit, ça commence bien!
Après avoir très vite rectifié le tir, nous continuons notre chemin. La pluie est déjà beaucoup moins forte et l’horizon se dégage ,les routes sont sublimes autour du parc régional d’Armorique, les rives du lac du Drennec, Saint Rivoal, Commana, les routes dans les Monts d’Arrées sont vraiment sublimes avec des paysages à couper le souffle. A un moment nous retrouvons Mathieu et Nicolas avec leurs Lotus Elise en pleine pause, l’envie de les rejoindre est forte ,mais la gymnastique pour sortir de la Seven avec la capote m’en dissuade.
Nous avons pris un grand plaisir tout au long de cette journée qui s’avère quand même physique dans la Seven.
L’arrivée:
Nous finissions la boucle en fin d’après-midi et attendons les autres concurrents qui arrivent au compte goutte, souvent mouillés ,mais avec un large sourire.
Après les calculs des pénalités nous finissons 5eme, mais qu’importe le résultat, nous avons fait une belle expérience avec l’envie de vite recommencer.
Cet évènement a été aussi l’occasion de faire de très belles rencontres parmi les concurrents tous aussi passionnés.
Pour finir je voudrais saluer le travail incroyable réalisé par les organisateurs et l’Auto Rétro Sport d’Armorique, ainsi que les bénévoles de la commune de Ploudiry – La Martyr, le club de foot local pour avoir tenu la buvette le samedi pendant les baptêmes.
Et c’est après ce week-end incroyable que je reprends la route en convoi avec Marco et sa Triumph et ce sacré voyant rouge allumé devant mon nez… Qui au final n’était qu’un fusible grillé.